Les États Unis sont menacés par le Canada de tarifs douaniers si Joe Biden met en place la subvention à l’achat de véhicules électriques « made in USA ».
Dans une lettre adressée à plusieurs sénateurs américains, la vice-Première ministre canadienne Chrystia Freeland et la ministre du Commerce Mary Ng, « profondément préoccupées », ont dénoncé « des dispositions discriminatoires envers le Canada, les travailleurs canadiens et l’industrie de l’automobile ».
Ce projet de crédit d’impôt visant à inciter les Américains à acheter des véhicules électriques fabriqués aux Etats-Unis figure dans un grand plan de mesures sociales et environnementales actuellement discuté au Congrès américain.
« Nous ne souhaitons pas nous engager sur la voie de la confrontation », écrivent les ministres canadiennes, qui annoncent toutefois la publication prochaine d’une « liste de produits américains qui pourraient faire l’objet de tarifs douaniers canadiens si cette question n’est pas résolue de manière satisfaisante »
Le projet américain équivaut « à un tarif de 34% sur les véhicules électriques assemblés au Canada », estime Ottawa.
Le Canada, les Etats-Unis et le Mexique ont récemment conclu un nouvel accord de libre échange portant notamment sur le secteur automobile.
« Les mesures de rétorsion que nous proposons s’étendront à d’autres secteurs que celui de l’automobile », préviennent Chrystia Freeland et Mary Ng, qui précisent que le Canada va clairement indiquer « quelles entreprises et quels travailleurs américains seront touchés ».
La lettre des ministres menace notamment de suspendre « les contingents tarifaires pour les produits laitiers américains » prévus par l’accord entre les trois pays.
« Il est essentiel de préserver la participation du Canada à la production conjointe de véhicules électriques afin de protéger nos industries intégrées, de maintenir de bons emplois bien rémunérés pour les travailleurs des deux côtés de la frontière, d’atteindre nos objectifs environnementaux communs et d’assurer une relation bilatérale solide entre nos deux pays », écrivent les ministres.
L’industrie automobile nord-américaine est extrêmement intégrée. Au cours de la fabrication de voitures, les pièces et composants automobiles traversent les frontières mexicaine, américaine et canadienne plusieurs fois avant d’être assemblés dans l’un des pays partenaires.
Mais l’administration Biden entend favoriser les emplois syndiqués aux Etats-Unis et la fabrication nationale.
Source :AMTODAY by ZEPROS